PortsToronto accueille le tournage de la série OFF LIMITS de la Canadian Association for Girls in Science, venue découvrir le traversier électrique Marilyn Bell I

PortsToronto a eu l’honneur d’accueillir au Port de Toronto Larissa Vingilis-Jaremko, l’animatrice scientifique de la Canadian Association for Girls in Science (CAGIS), à l’occasion du tournage d’un épisode de la passionnante série de vidéos OFF LIMITS de l’association. Lancée cet été pour célébrer le 30e anniversaire de la CAGIS, cette série permet à son public de découvrir les coulisses de lieux fascinants et de faire la connaissance de modèles inspirants œuvrant dans le domaine des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques).

PortsToronto est mise en vedette dans la vidéo OFF Limits: Going Electric. Dans cet épisode, Larissa étudie en profondeur le projet de transformation du traversier Marilyn Bell I de l’Aéroport Billy Bishop en navire entièrement électrique, et ce, en compagnie de Jelena Ognjanovic, gestionnaire de projet pour PortsToronto et véritable modèle dans le domaine des STIM. Ce projet novateur dirigé par Jelena a amené un certain nombre d’entreprises – toutes canadiennes – à collaborer à la réalisation d’une opération de transformation inédite au Canada, pour laquelle il n’existait pas encore de plan détaillé.
 

 
« Il est extrêmement important que les gens connaissent les différents types d’énergies renouvelables, et sachent ce que fait PortsToronto pour développer un mode de fonctionnement plus durable sur le plan de l’environnement. Espérons que cela amènera de plus en plus de personnes à réfléchir à l’impact environnemental de leurs choix quotidiens, et que cela incitera également d’autres entreprises à s’engager elles aussi sur la voie de la transition énergétique », a expliqué Larissa.

Le Marilyn Bell I est aujourd’hui le premier traversier canadien entièrement électrique propulsé par un système de batteries au lithium-ion – batteries qui, grâce au partenariat conclu entre PortsToronto et Bullfrog Power, sont exclusivement alimentées à l’énergie renouvelable éolienne et solaire. Les composants du système de propulsion électrique du navire n’ont pas besoin de carburant pour fonctionner : l’exploitation du traversier ne génèrera donc plus d’émissions de gaz à effet de serre, ce qui devrait se traduire par une réduction d’environ 530 tonnes des émissions annuelles directes de l’Aéroport Billy Bishop. Cette modernisation du navire contribuera à l’amélioration de l’efficacité de son fonctionnement et à l’élimination des émissions atmosphériques connexes. En outre, cette transformation cadre avec le programme primé de gestion du bruit de l’aéroport, car elle a rendu le traversier bien plus silencieux, et donc bien moins gênant pour la population de l’agglomération voisine.
 
Le traversier de l’Aéroport Billy Bishop permet de transporter entre ce dernier et le continent des passagers, du personnel, des véhicules et des cargaisons essentielles. Il fait plus de 75 fois par jour la traversée du chenal Ouest (soit 4 allers-retours par heure), un trajet de quelque 400 pieds qui s’effectue en 90 secondes environ.
 
Grâce au poste de recharge rapide du navire, il suffit de cinq minutes pour « refaire le plein », et ce rechargement s’effectue durant l’opération habituelle de débarquement et d’embarquement des véhicules. Dans de bonnes conditions météorologiques, le traversier électrique Marilyn Bell I peut faire quatre allers-retours sur une seule charge.

ENTRETIEN AVEC LARISSA

Nous avons évoqué avec Larissa son expérience à la tête de la CAGIS, qu’elle dirige depuis 30 ans, et avons également discuté de ce qu’elle a appris lors de sa visite au Port de Toronto.

La CAGIS fête son trentième anniversaire – félicitations! De quelle réalisation ou de quel moment de la vie de votre association êtes-vous particulièrement fière?
 
Je me réjouis d’observer l’évolution des jeunes qui participent au programme, de les voir avancer, grandir et devenir à leur tour des personnes formidables et des modèles inspirants. Il est extrêmement gratifiant de voir l’enthousiasme et l’intérêt [de participants très discrets ou timides] croître au fil des mois. J’aime notamment voir les jeunes vivre une expérience « eurêka » : ils comprennent soudain quelque chose, en sont enchantés et s’empressent de faire part de leur découverte à leurs camarades. Je trouve ces moments très satisfaisants.
 
Vous avez fondé la CAGIS en réaction aux stéréotypes liés aux STIM et aux scientifiques. Comment ces stéréotypes ont-ils évolué au cours des 30 dernières années?
 
On peut effectivement parler d’évolution. Il existe un test appelé « test du portrait de scientifique », mis au point il y a plus de 50 ans, qui consiste à demander à des enfants de dessiner leur vision d’un(e) scientifique. À l’époque de l’invention de ce test, rares étaient les participants qui dessinaient une femme scientifique. Aujourd’hui, la moitié des enfants de 5 ou 6 ans soumis à ce test dessinent une femme, et l’autre moitié un homme. C’est un remarquable progrès. Pourtant, lorsque ces jeunes refont ce test à l’adolescence, quatre sur cinq d’entre eux dessinent un homme plutôt qu’une femme.
 
Il semble donc qu’à partir du moment où les enfants entrent à l’école, l’image qu’ils se font des scientifiques change. Les études que j’ai mentionnées se focalisaient plus spécialement sur le genre, mais d’autres éléments comme la race ou le handicap entrent également en ligne de compte. Nous observons des améliorations, mais certaines études montrent que les stéréotypes persistent.
 
D’un point de vue non scientifique, je trouve que les femmes sont aujourd’hui davantage représentées dans les médias et, plus généralement, dans les STIM.  Cependant, elles restent moins nombreuses que les hommes dans ces domaines, et nous devons veiller à mettre en valeur les femmes, les jeunes non binaires ou de genre non-conforme et les personnes racisées. Il nous faut déconstruire les stéréotypes et montrer aux jeunes qu’ils peuvent tous devenir des experts en STIM.  
 
Quel conseil donneriez-vous à la prochaine génération de jeunes filles, jeunes non binaires et jeunes de genre non-conforme intéressés par une carrière dans le domaine des STIM?
 
Sortez explorer le monde! Rejoignez la CAGIS, qui vous accompagnera dans cette démarche. Allez de l’avant et découvrez-vous de nouvelles passions. Ne dites pas que quelque chose ne vous intéresse pas avant de l’avoir expérimenté. Nos centres d’intérêt peuvent être déterminés par ce que nous voyons au sein de la société. Avec la CAGIS, nous avons organisé des événements – liés par exemple aux métiers de pointe – durant lesquels certains des participants disaient « Oh ça ce n’est pas trop mon truc », jusqu’à ce qu’ils se lancent, essayent et y prennent du plaisir. Je conseille donc de s’ouvrir à toutes les possibilités. Essayez toutes sortes de choses, puis lancez-vous!

D’où vous est venue l’idée de la série de vidéos OFF Limits? Et comment a-t-elle été accueillie par le public jusqu’à présent?
 
Les femmes sont sous-représentées dans le domaine des STIM : elles y occupent moins de 25 % des postes, et ne sont que 4 % dans les métiers de pointe. Or, les recherches montrent que la représentation compte.  Lorsque les jeunes filles voient des femmes ingénieures, elles sont bien plus susceptibles de s’intéresser au domaine du génie. C’est en ce sens que nous agissons à la CAGIS, en programmant des rencontres virtuelles et en personne. Nous nous efforçons de mettre en avant ces modèles de comportement, et de rendre les STIM amusantes, intéressantes et pratiques.
 
À travers la série OFF Limits, nous cherchions un moyen de toucher un public plus vaste que notre communauté de membres. Nous avons donc imaginé ce concept, qui repose sur des visites d’endroits particulièrement fascinants. Dans ces lieux que nous ne sommes pas amenés à fréquenter dans la vie de tous les jours, nous découvrons les coulisses des STIM et rencontrons des figures inspirantes.
 
La série a été très bien accueillie, et nous avons reçu une avalanche de courriels d’enfants et de parents qui l’adorent. Tous attendent avec impatience de savoir quelle sera notre destination du mois suivant. Ils suivent assidûment nos aventures et, jusqu’à maintenant, adorent la série.
 
Avant son lancement, nous avons préparé le tournage de la vidéo sur PortsToronto avec un groupe d’adolescents – le projet leur a beaucoup plu, et ils ont trouvé son volet environnemental passionnant. 
 
Qu’avez-vous appris de votre rencontre avec Jelena Ognjanovic, gestionnaire de projet pour PortsToronto?
 
Ce fut vraiment très enrichissant pour nous de la rencontrer, et d’en apprendre davantage sur PortsToronto – notamment sur la transformation du traversier Marilyn Bell I. Je ne savais pas qu’il s’agissait du tout premier traversier électrique au Canada, ni que son électrification avait contribué à réduire de 530 tonnes ses émissions annuelles de gaz à effet de serre annuelles. Les gens doivent absolument en être informés.
 
C’est fantastique de savoir ce que fait PortsToronto pour développer un mode de fonctionnement plus durable sur le plan de l’environnement. Espérons que cela amènera de plus en plus de personnes à réfléchir à l’impact environnemental de leurs choix quotidiens, et que cela incitera également d’autres entreprises à s’engager elles aussi sur la voie de la transition énergétique.
 
Y a-t-il quelque chose qui vous a surprise dans ce que vous avez appris au sujet de la transformation du Marilyn Bell I de l’Aéroport Billy Bishop en traversier 100 % électrique?
 
J’ai trouvé cela intéressant d’apprendre où ce navire se branche. C’est vrai qu’étant électrique, il a besoin d’être rechargé, exactement comme un téléphone cellulaire! C’est ce qui m’a paru le plus étonnant – de penser à ce traversier comme à un objet à brancher en fin de journée.
 
Quels sont les projets de la CAGIS pour l’avenir?
 
Nous allons recommencer à programmer des rencontres en personne. Nous avons beaucoup de demandes de création de sections dans des villes où il n’y en a pas encore. Nous aimerions beaucoup commencer à répondre à ces demandes et ouvrir davantage de sections un peu partout dans le pays, afin de combler ces manques. Nous continuons également de proposer une programmation en ligne – avec des nouveautés comme la série OFF Limits que nous venons de lancer. Certaines des vidéos s’accompagnent d’ailleurs de défis sur le thème des STIM. De plus, nous ajouterons bientôt du nouveau contenu interactif sur notre site Web. Il y aura donc encore plus de possibilités de s’amuser avec nous en ligne!